ASSOCIATION DU SITE DE GERGOVIE
Dans ce secteur, Thomas Pertlwieser et Yann Deberge ont repris l'étude des vestiges du rempart avec des résultats surprenants. Pas de trace à cet endroit de fortification antérieure à la Tène (Hallstatt), mais une surprise de taille : la présence de carrières anciennes...
L'analyse du mobilier découvert a permis d'établir qu'elles furent ouvertes une première fois au début du 1er siècle avant J.C. avant d'être comblées rapidement. Sur ce comblement, on construit ensuite un rempart de pierres sèches, identique à celui découvert au sud-est. Cet ouvrage connut ensuite des réfections; la première nécessita l'ouverture de nouvelles carrières à proximité immédiate du rempart vers l'intérieur, les blocs extraits furent immédiatement utilisés pour exhausser et consolider le rempart.
Cette réfection faite dans l'urgence évoque un passage de la description de César de l'assaut sur Gergovie*.
Photos Thomas Pertlwieser - ARAFA
Photos Thomas Pertlwieser - ARAFA
La géologie naturelle du plateau, faite de plusieurs couches de basalte les unes sur les autres, comme un millefeuille, a grandement facilité le travail des hommes.
En effet, l'extraction des pierres et dalles dans la carrière est une entreprise assez aisée : les blocs viennent parfois "a la main" et ne résistent que rarement à un coup de pioche. Des traces d'impacts ont ainsi pu être observées sur les pierres du rempart ou sur les falaises de la carrière.
Les carrières furent ensuite très vite comblées, dans les déblais, par la suite, on procéda à deux inhumations féminines accompagnées d'ossements d'animaux (chien et monton), de céramique (pot) et de rejets de l'artisannat local (métallurgie).
Enfin, une dernière modification fut apportée aux remparts : la construction de rampes en pierres sèches côté interne, comme dans le secteur sud-est, construction datable des dernières années du 1er siècle avant J.C.
Photos Thomas Pertlwieser - ARAFA
* César - De la Guerre des Gaules - Livre VII
[7,44]
(1) Au milieu de ces pensées, il crut avoir trouvé une occasion favorable. Car, en visitant les travaux du petit camp, il vit qu'il n'y avait plus personne sur la colline qu'occupait l'ennemi les jours précédents, et en si grand nombre qu'à peine en voyait-on le sol. (2) Étonné, il en demande la cause aux transfuges, qui chaque jour venaient en foule se rendre à lui. (3) Tous s'accordent à dire, ce qu'il savait déjà par ses éclaireurs, que le sommet de cette colline étant presque plat, mais boisé et étroit du côté qui conduisait à l'autre partie de la ville, (4) les Gaulois craignaient beaucoup pour ce point, et sentaient que si les Romains, déjà maîtres de l'autre colline, s'emparaient de celle-ci, ils seraient pour ainsi dire enveloppés sans pouvoir ni sortir ni fourrager. (5) Vercingétorix avait donc appelé toutes ses troupes pour fortifier cet endroit.
Recherches sur les fortifications de l'oppidum. Fouille du rempart sud-ouest et de la porte ouest.
Thomas Pertlwieser et Yann Deberge